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Cinq auteures, une histoire

Publié le 30 avril 2021 dans Centre social d'animation

Laissez-vous bercer par l'histoire née de l'atelier des jeux d'écriture initié par Audrey Denis, adhérente au centre social. À l'instar d'un cadavre excquis, Audrey a proposé à cinq auteures d'écrire une histoire sans savoir ce que l'autre écrit. À chaque partie, une nouvelle rédactrice et un nouvel univers, l'histoire se découvre au fil des mots.

Cinq auteures, une histoire

Prosper, le chat errant

Par un bel après-midi ensoleillé et par ces temps de confinement, je profitais de ces quelques heures imparties pour me promener dans les bois environnants.

Soudain, au détour d’un sentier, il me sembla apercevoir une ombre se profilant parmi les hautes fougères.
Je m’approchai doucement et vis alors deux petits yeux luisants qui me fixaient. Une certaine appréhension me saisit : qui était cette créature qui se cachait ainsi ? Mais ma curiosité fut la plus forte et m’approchant, je vis un petit chat tout chétif et apeuré qui me regardait sans bouger.

Devant ce petit animal plus effrayé que menaçant, j’essayai de le saisir, mais en vain… Enfin, à force de mots gentils et de douceur, celui-ci se laissa approcher.
Pauvre petite bête, je le sentais trembler dans mes bras. D’où venait-il ? Avait-il été abandonné ? S’était-il perdu ? N’écoutant que mon bon cœur, je l’emmènerai chez moi afin de le réconforter.

Qu’allais-je faire de lui ?


Prosper, le chaton, est si petit et fragile que le fait même de le toucher m’inquiète. Je suis toutes les recommandations que l’on m’a données en lui prodiguant de bons soins. Cependant, très vite, le petit être se blottit contre moi et laisse échapper son premier ronronnement de contentement. Je suis si soulagée que j’en perds toutes craintes et qu’enfin, je m’abandonne pleinement à l’aimer.

À partir de là, je lui cède un de mes coussins, je lui donne deux de mes mini tasses afin qu'elles lui servent de gamelle et j’en viens même à lui cuisiner des petits bouts de poulet accompagnés de petits pois.

Bien sûr, je finis par en parler à mes amies qui ont toutes un quelque chose à me donner et toutes en chœur, on organise son petit chez soi. Mais sa fragilité se rappelle brusquement à moi lorsque je le découvre effrayé par la présence des convives. Je les escorte jusqu’à la l'entrée et leur promets de leur donner régulièrement de ses nouvelles.

Prosper revient vers moi, tout chancelant de fatigue, se roule en boule contre ma cuisse, puis s’endort paisiblement. Je m’assoupis à mon tour et me réveille en sursaut lorsque dans mon rêve, ma barque prend l’eau. En réalité, c’est le petit fripon qui m’a uriné dessus. Zut ! Je n’ai même pas songé à lui installer une litière. Je me décide à le laisser seul à la maison, mais en fermant la porte, voilà que je l’entends miauler plaintivement. Je rouvre délicatement, le prends entre mes bras et file à l’animalerie la plus proche.

Proster, tremblant de peur et curieux, regarde en tous sens et sans prévenir, saute de mes bras pour finir sur un arbre à chat. Trouvant que l’on s’en tire à bon compte, je le récupère soulagée, m’empare d’un bac à litière et de sable, sans oublier l’arbre à chat qu’il a lui-même choisi.

Je me hâte de rentrer. C’est assez d’aventures pour aujourd’hui. Tout est fin prêt à la maison. Je sens qu'une vie trépidante m'attend avec lui.


Youpi c'est Noël ! J'installe le sapin dans le salon, j'opte toujours pour un Norman d'1m80. En premier, je place la guirlande lumineuse multicolore et quand je la sors du carton, Prosper est là, il guette et l'attrape, car il aime tout ce qui bouge.

Ensuite, je mets les guirlandes blanches et argentées. Tous les ans, je modifie la couleur des décorations, elles ont l'air de lui plaire. Il monte sur la table et joue avec les boules qui tombent une à une sur le sol, Ploc c'est très amusant se dit-il.

Je le fais sortir afin de terminer la décoration de la pièce, des guirlandes aux fenêtres, un mini parc où je place ma collection de bonhommes de neige.

Ça y est, tout est fini, je fais rentrer Prosper et YOP, il commence à bouger tous les objets qu'il trouve, je suis quitte pour les ranger à nouveau. Quel plaisir d'avoir un chat.

Noël est une fête pour les petits et les grands alors, pour le repas j'ai commandé des plats chez le traiteur, il y aura même une petite part pour notre Prosper.

Comme invités, cette année, il y a Pépé, Mémé, Clotilde, Arthur, leurs filles Zoé et Jade et le dernier de la tribu qui n'a jamais vu de chat.

À quatre pattes, Lino s'aventure et aperçoit Prosper allongé sur le tapis. Chouette une chose qui remue sans arrêt « la queue du chat » et hop il l'attrape, la tire, le chat se retourne, lève la patte, mais ne pas sort ses griffes. Bravo et merci Prosper !

C'est le moment d'ouvrir les cadeaux : quelle aubaine tous ces papiers, rubans et ficelles pour notre ami Prosper qui a passé son premier Noël chez nous.


C’était l’heure de la sieste, un après-midi de mai, Prosper s’était perché au sommet du tilleul dans un entrelacement de branches et s’était approprié un nid de pie dans lequel il se prélassait.

J’étais au ras du sol, un roman entre les mains, insouciante et vacante comme un nouveau-né qui respire pour la première fois les fleurs apaisantes du tilleul.

Soudain, Prosper descendit de l’arbre et se frotta à moi, l’air un peu égaré, en me disant « et si on s’envolait ? » « On pourrait poursuivre les nuages » « et si… ». Il me tint un langage d’une voix si cajoleuse et si convaincante, que son enthousiasme me ravit malgré l’incohérence de ses propos.

Il se mit à dessiner une montgolfière avec tout le nécessaire, les câbles, le gaz, le panier, les fanions, la déco etc. C’était vraiment réaliste. « Tout est prêt pour le baptême de l’air » minauda-t-il.

Quelle ivresse de s’élever à 500m au-dessus du sol. On se sentait pousser des ailes. Légers, légers… Quelques nuages s’amusaient à faire la course avec nous.

Hop là, le clocher du village… Hop là la grande ourse… « Regarde dans la cour de récréation, me dit Prosper tout excité, il y a un chat persan égaré, et Henri qui le caresse ». « Et chez les Meunier, la basse-cour est en émoi, un loup vient de s’emparer du panier à œufs ». « Et le chameau beurk ! il a les dents jaunes et il mastique du chewing-gum ».

Alors que nous nous élevions encore un peu dans les airs, à proximité du Mont St-Michel, une escadrille de grues très pimbêches, nous dépassa sans nous saluer.

À ce moment-là une volée de cloches sonnant l’angélus nous ramena sur le plancher des vaches.

Prosper avait les larmes aux yeux de plaisir. Je le pris dans mes bras et lui décerna le prix du « chat rêveur » à défaut d’être le chat botté.


Lorsqu’on me dit que Preston cherchait un nouveau maître, je n’ai pas hésité longtemps. Ce jeune Golden Retriever de cinq mois semait la terreur dans sa famille d’adoption. Il faut dire que l’exubérance et les bêtises de Preston perturbaient complètement les quatre jeunes enfants et le climat était devenu très tendu entre eux et le chiot.

Donc, me voilà prête à relever le défi d’autant plus que Prosper a pris ses marques à la maison.

Quand j’ouvre la porte d’entrée, Preston bondit, bousculant le guéridon et renversant l’orchidée posée dessus. Prosper, réveillé par ce vacarme va se cacher sous le canapé. Preston a eu le temps de l’apercevoir et glisse sa truffe sous le meuble. Frustré de ne pouvoir l’attraper, il se met à aboyer furieusement. Terrorisé, Prosper pousse des feulements. « Ça suffit Preston, couché ! » j’ordonne d’une voix ferme. Et pour le détourner du chat je lui propose des croquettes et remplis sa gamelle d’eau. Le bruit reconnaissable du métal est un signal fort pour Prosper qui sort de sa cachette et rejoint prudemment sa propre gamelle. Quelques caresses au passage et le voilà qui ronronne. Du coin de l’œil il observe le nouvel arrivant et son indifférence apparente me rassure. J’ai la certitude d’avoir pris la bonne décision : il n’y a pas de raison que ces deux-là ne s’entendent pas…